Ceux qui ont habité dans un plex bâti il y a longtemps le savent : l’insonorisation n’était pas une priorité à l’époque! Y a-t-il moyen de remédier à la situation? Oui, en grande partie. Voici mon expérience (et le résultat à la fin de l’article).
J’ai acheté un triplex de deux étages des années 50 il y a plus de 10 ans, en étant bien consciente que l’insonorisation était déficiente. Deux appartements côte à côte se trouvent à l’étage, au-dessus des 1000 pieds carrés du rez-de-chaussée où je vis avec mon conjoint et mon fils. Au fil des ans, plusieurs locataires se sont succédé – certains étaient discrets, d’autres… moins.
À certains moments, moi, la propriétaire, je ne me sentais pas chez moi tant le bruit envahissait mon espace.
En 2019, j’ai fait souffler de la fibre de cellulose entre le plafond du rez-de-chaussée et le plancher de l’étage. La compagnie disait que le produit réduirait les bruits aériens (musique, voix, télé) d’environ 30%, sans toutefois vraiment réduire les bruits d’impact (les pas des locataires). Résultat : je n’ai pas noté une grosse différence… J’avais encore l’impression que quelqu’un me marchait sur la tête.
En 2023, j’ai décidé de réaliser un rêve que je caressais depuis de nombreuses années : rénover tout le rez-de-chaussée, en faisant notamment tomber quelques murs. C’était l’occasion idéale de m’attaquer, une fois pour toutes, à l’éléphant dans la pièce (ou plutôt aux éléphants qui semblaient habiter à l’étage) : le problème d’insonorisation. Mais pour régler en grande partie le problème, il fallait aussi rénover les deux appartements… C’était tout ou rien. J’étais all in.
Le parfait millefeuilles de l’insonorisation
La fin successive des baux de mes locataires a déterminé le calendrier des travaux. Le plan : j’allais rénover les deux appartements un après l’autre, puis nous allions ensuite y habiter durant les rénovations du rez-de-chaussée.
À l’étage, à mon grand regret, j’ai dû retirer tous les planchers de bois franc d’origine (qui ont heureusement trouvé preneur sur Marketplace). Une fois les planches du sous-plancher dénudées, nous avons pu remplacer les clous de l’époque par une multitude de vis d’aujourd’hui. Alléluia : ça ne craquait plus!
Crédit photo : Julie Deslauriers
Prochaine étape : en lieu et place des panneaux de contre-plaqué traditionnellement vissés sur les planches du sous-plancher (couche qu’on appelle la «chape»), j’ai installé les plaques de sol avec isolant en fibre de bois Fermacell, qu’une conseillère chez Emard Couvre-Planchers m’avait recommandées. Ces plaques, respectueuses de l’environnement et d’installation facile, assurent une meilleure insonorisation (ma priorité), de même qu’une meilleure isolation thermique et une meilleure protection contre le feu.
Crédit photo : Fermacell
Crédit photo : Julie Deslauriers
Pour la dernière couche du dessus, j’ai choisi un revêtement de sol de vinyle imitation bois de Beaulieu Canada (une entreprise québécoise) parce qu’il absorbe, lui aussi, une partie des bruits d’impact. Le travail à l’étage était terminé, toutes les couches d’insonorisation étaient optimisées.
Crédit photo : Julie Deslauriers
Restait le travail au plafond du rez-de-chaussée. La solution qui s’offrait à nous pour améliorer l’insonorisation : les barres résilientes, qui absorbent les vibrations et qui, installées sous le plafond d’origine, crée une mince couche d’air qui atténue les bruits. (Note importante : la hauteur plancher/plafond de notre logement, de 8 pieds et 6 pouces, nous permettait d’abaisser le plafond et de sacrifier quelques pouces. Assurez-vous de respecter les normes nord-américaines de 8 pieds de hauteur plancher/plafond avant d’entreprendre des travaux.) Des panneaux insonorisants SONOpan verts, produits à Louiseville, ont été fixés sur les barres résilientes, puis une couche de gypse (un architecte en aurait recommandé deux) est venue sceller le tout.
Crédit photo : Julie Deslauriers
De haut en bas, voici ma recette du parfait millefeuilles de l’insonorisation : un revêtement de vinyle, des plaques de sol avec isolant en fibre de bois Fermacell, un sous-plancher vissé plutôt que cloué, une couche de fibre de cellulose entre les deux étages, des panneaux SONOpan, des barres résilientes et du gypse.
J’évalue que le bruit provenant de l’étage a été réduit d’au moins 75% – une évaluation toute personnelle, non scientifique… Mais je n’ai plus l’impression qu’on me marche sur la tête. Et je me sens enfin chez moi, chez moi.
Crédit photo : Julie Deslauriers
Crédit photo d’ouverture : Julie Deslauriers

Julie Deslauriers est actrice, styliste, chroniqueuse déco et maman écono-écolo. Vous l’avez sûrement vu dans Chambres en Ville ou d’autres émissions ? Parallèlement à sa carrière de comédienne, Julie a développé une autre passion : la décoration.
Nous sommes heureux de notre toute nouvelle collaboration éditoriale et de ses précieux conseils. Vous pouvez la suivre sur son fil Instagram @lejuliebazar.
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